Démarche artistique
 
 
 
 
Mon travail mêle à la fois une vision désenchantée de l’état du monde et une résistance onirique de la matière.à la destruction. J’utilise le médium de la
 
 céramique, fragile et précieux, solide et renouvelable. Ces recherches sculpturales évoluent dans un univers hybride inspiré par les transformations que
 
 traversent nos sociétés, par les mythes fondateurs et par des images futuristes . Dans un processus d’empreintes et de moulages, des expérimentations
 
 successives se juxtaposent. Des mutations organiques et structurelles se combinent, s’assemblent jusqu’à l’apparition de figures imaginaires et 
 
recomposables.
 
La pièce intitulée Invincibles commencée en 2003 présente une armée d’enfants à échelle humaine. Ces enfants guerriers ressemblent à des clones
 
 artificiels ou à des petits dieux archaïques. Ils évoquent  des personnages issus des mangas japonais ou de films fantastiques, mais aussi une réalité de la
 
 guerre telle que nous pouvons la voir dans les médias : enfants d’Afrique ou du Moyen-Orient porteurs d’armes, enfants criminels, victimes et acteurs à la 
 
fois de la violence. 
 
 
Ces enfants de toutes « les nations » incarnent une armée monstrueuse et touchante et nous renvoient à un état d’innocence et à un imaginaire primitif. Leur
 
 présentation donne lieu à des dispositifs scéniques et des installations. Ils sont disposés en position de combat sur des rings ou dans d’autres dispositifs
 
 scéniques de confrontations. 
 
 
 
Parallèlement, des dessins à l’aquarelle et à l’encre de chine ouvrent des mondes merveilleux et enfantins aux couleurs vives, quelquefois cruels et
 
 monstrueux. Des photographies extraites des médias guident ce travail depuis 2002.  des scènes d’amour , de violence , de guerre éclatent sur des fonds
 
 abstraits et mouvementés.
 
 
 
 
 
Une autre direction du travail est celle de la performance et de son enregistrement vidéo. Les performances Colloque entre Plures et Una  et Articulation se
 
 sont déroulées en 1994 et en 1997. Elles ont été présentées au Stedelijk Museum d’ Amsterdam et au SUB-K Beeldende Kunst d’Utrecht. Ces actions
 
 évoquaient le temps normatif d’une journée de travail et ont consisté à ingurgiter et régurgiter pendant huit heures la masse d’un bloc de 230 kilos d’argile
 
 crue jusqu’à l’épuisement physique de mon corps et à l’émergence d’un réseau circulaire sur le sol comme un paysage. 
 
 
D’autres performances liées à la démultiplication du corps pourraient aujourd’hui s’inscrire à nouveau dans ma pratique. Leurs enjeux et les postures qu’elles
 
 incarneraient restent encore aujourd’hui à l’état de projets. 
 
 
 
 
La collection «Chupas» s’articule autour d’ un ensemble de sculptures de petites tailles en faïence, ou des émaux laiteux aux couleurs acidulées se
 
 répandront par endroits, suintant et fondant comme un sucre cristal au goût fruité et amer.
 
 
Elles sont regroupées sur des plateaux créant ainsi des univers clos et flottants, coupés du monde. Les Chupas, ces jeunes fantômes d’aujourd’hui aux 
 
 chevelures en vagues comme l’eau qui coule, suggéreront pour certains un mélange entre l’imagerie décadente « fin-de-siècle » et la tendance Kawaii. On
 
 pourra voir sur des écrans vidéo, certaines d’entre elles animées par des mouvements lancinants et réguliers.